Sauver les minores
Henry Wallis, The Death of Chatterton (1856) Méconnus, maudits, mineurs ? Lit-on encore de la poésie ? Aujourd’hui comme il y a cinquante ans, les figures de proue, peut-être intemporelles, de la littérature française, n’ont pas perdu de leur superbe. Mallarmé, Baudelaire, Hugo, Verlaine ou Rimbaud s’étudient toujours sur les bancs d’école. On les lit, puis les relit plus tard, sans se lasser. Ils forment l’esprit et le cœur au cours de la jeunesse, puis accompagnent toute une vie… Intemporelle, universelle, cette poésie des majores de jadis n’est pourtant pas la seule à connaître un succès certain ; la poésie contemporaine a vu elle aussi sa popularité grandir — pour le meilleur et pour le pire. Difficile d’expliquer ce regain d’affection pour un genre littéraire que l’on pensait tombé en désuétude. Mais majores d’hier, minores d’aujourd’hui, les premiers souvent minorés de nos jours, les seconds peut-être voués à être reconnus demain comme majeurs… Et, qu